YVES
MATRAT
• D'argile et de sang
Le rocker de Givors
Matrat tient Chorus en haleine !
Yves Matrat,
auteur, compositeur, interprète
Michel Kemper (La
Tribune)
• Jean-Pierre Maillet écrit sur son blog suite à sa présence lors du concert à Givors (04.2014).
Oratorio :
"Vous êtes
tous des Dieux !"
Stéphane Vettraino,
compositeur
Le projet
Thierry Messirel (Le
Progrès)
Michel Durand (Revue Confluence)
"Bansbannières
au Palais"
"L'école
des fables"
J.L. (Le progrès)
FACTORY
Factory : Jean-Patrick
Manchette)
Factory
: "Cache
ta joie"
J.-J. Jacques Lerand
Jacques Lombard (Libération
Enregistrement de "Cache
ta joie"
(Public)
«On
fléchera» mavait dit Patrick Gallo, le responsable de la
programmation culturelle de Mably. Et yen a besoin, difficile quil
est de se diriger dans cette petite ville de lagglomération roannaise,
d'y trouver son chemin. Mais, franchement, voir de si beaux panneaux indicateurs,
bien calligraphiés, ça en jette de suite. «Chorus, salle
Pierre-Hénon» que cest mis dessus. Et ça classe.
Facile, avec de telles indications de trouver la salle... En haut des gradins,
toute la fine équipe dAmélie-les-crayons, de retour de
Paris-Normandie. Paris où ils étaient hier matin, pour recevoir
le Grand Prix Charles-Cros... Au fil de laprès-midi, ils arriveront
tous, les uns après les autres. Sauf Fred Radix, en pleine séance
denregistrement au Studio E, dÉcotay-lOlme, le «studio
des Mickey 3d», à mi-chemin entre Sainté et Roanne. Manque
aussi Yves Matrat, qui nous vient de Givors. Rémo Gary arrive
avec son nouveau double CD, un bijou dont la pochette est dessinée
par Tardi... Le temps passe, des chansons nous viennent des balances. Lalo,
Amélie, Nawo
cest joli. Déjà des spectateurs
arrivent. Lun deux vient de Nancy. On sympathique autour dun
verre.
Yves Matrat nest toujours pas là. Coup
de fil : il met son bénard et arrive. Faut bien compter une
heure trente entre Givors et ici, plus avec le brouillard. C'est pas grave,
on change lordre de passage, il clôturera les festivités,
juste avant la chanson... commune choisie entre Rémo et moi : «Le
temps de cerises». Michel Grange donc sur scène, voix veloutée
et textes de toute beauté. Puis Matthieu Côte, quon ne
peut pas tenir en laisse. Matthieu a un côté chien fou qui fait
merveille. Et Rémo, dont les trois chansons sont tirées de son
double et nouvel opus. Que dire de Gary ? Rien, on admire et on applaudi.
Entracte et économie du disque... Matrat nest
toujours pas là. On ne sinquiète pas encore, il a le temps
pour lui. Reprise avec Nawo, et cest une bonne surprise que ce
petit jeune dans sa chanson délicieusement folk-song... Fred Radix
et Amélie-les-crayons. Superbe. Ça va
être au tour de Matrat mais Matrat nest pas là.
Encore une chanson du Radix (une seule) et une autre dAmélie
(une seule aussi) et faudra bien se rendre à
lévidence quon est en déficit dun artiste.
Je sors mon portable et mapprête à
«Tiens,
salut Yves, mais quest-ce qui sest passé ?». Matrat
est là, devant moi, devant Gallo, Matrat qui sest trompé
de sortie, puis en a encore loupée une. Dans
le brouillard ça se comprend. Il a presque visité tout le Massif
central avant darriver. "Bon, cest pas ça mais dans
quatre minutes au plus, tes sur scène, mon gars !". Lui
et son pianiste, Stéphane Vaîtraino, nont le temps de rien
quils se retrouvent sur scène et cest là, sans doute,
que se trouve le plus beau, le plus grand moment de la soirée. Un Matrat
fou, génial, déjanté, en pleine forme, qui rue, qui chante,
qui éructe, qui rocke comme cest pas possible. Cest le
grand de chez Factory et plus encore, trente ans de scène au bas mot.
Cest magique, on est tous là, dans les coulisses, à ladmirer,
à vouloir quil reste en scène tout en se disant quil
faut intervenir, larrêter, respecter le timing. Au bout de quatre
titres, on monte tous, Amélie et Fred, Lalo et Christopher, Michel
et Nawo, Matthieu, Rémo, les musiciens et moi. Je distribue les feuilles
de pompe, cest «Le temps des cerises» et tous, on chante.
Et cest beau. Cétait la Chanson Rhône-Alpes qui un
soir, un deuxième soir, faisait Chorus... Une fois de plus, ce sont
les petits qui se le jouent collectif, qui se saignent pour lidée
quils se font de Chorus. Moi, je suis à la fois rédacteur
à Chorus et amis de ces gens-là. Je bois du ptit lait
et me disant que jai eu cette chance, rare, de vivre ça, ici
à Mably, dans cette bien belle salle.
Michel
Kemper
Matrat
tient Chorus
en haleine !
(1/12/07)
Michel Kemper